lundi 13 février 2017

Ruines


Nous plongeons avec Saya, Kahoo, et trois de leurs amis plongeurs, non loin de la pointe d'Arakawa au sud de l'île de Yonaguni, île la plus à l'ouest du Japon à seulement 100km au nord-est des côtes taïwanaises.


Le monument de Yonaguni s'étend sur 75 mètres d'envergure et 25 mètres de profondeur.


Passé cette entrée étroite, on débouche sur une impressionnante colonne de grès.

 


Les courants puissants, même dans de très bonnes conditions, imposent de s'agripper aux roches pour prendre le temps d'admirer les hautes facades.






 

La structure sous-marine de Yonaguni est découverte en 1987 par le tour opérateur de plongée Kihachiro Aratake, alors qu’il explore de nouveaux spots susceptibles d’attirer les touristes. Persuadé d’avoir découvert les vestiges d'une civilisation légendaire, il nomme l’endroit "ruines" (遺跡 iseki), et ne tarde pas à en faire la publicité.

En 1996, Aratake sollicite le Dr. Masaaki Kimura (professeur à l’Université des Ryukyu, Okinawa), qui saute sur l'occasion pour associer son nom à la découverte d'un monument qu'il date au plus tard à l’an 8000 avant J.-C., soit le plus ancien monument humain, précédant de 5000 ans la construction des pyramides de Gizeh auxquelles il fait explicitement référence.

L’année suivante, c’est Robert Shoch, géologue (Voices of the Rocks), qui le premier averti de la possibilité qu’une telle structure soit naturelle, thèse qu’il confirme à l’occasion de nombreuses plongées sur le site. Mais les deux écrivains qui l’accompagne, John Anthony West (Serpents in the SkyFirst Quest Edition, Wheaton, Etats-Unis, 1993) et Graham Hancock (connu pour Fingerprints of the Gods, Three Rivers Press, New-York, Etats-Unis, 1993 et Underworld: The Mysterious Origins of Civilization, même éditeur, 2002, son livre basé notamment sur ses plongées à Yonaguni), y voient la preuve irréfutable d’une proto-civilisation engloutie. Ainsi de nombreux observateurs par la suite qui, fervents croyants et autre mystiques, sont heureux de suivre les élucubrations du Professeur Kimura et de son disciple Aratake.

(Source: History Channel, Ancient Marvels: Japan's Mysterious Pyramids, 2000 ; pour en lire davantage, en anglais : http://frontiers-of-anthropology.blogspot.jp/2011/07/tale-of-two-sunken-cities.html)


Selon Aratake, cette roche serait une sculpture représentant une tortue de mer. J'y ai plutôt vu une raie manta, et on peut aisément y projeter n'importe quelle autre fantasme.

Comme lorsqu'on lève les yeux au ciel pour fixer les nuages.